"La bonne cuisine, c'est quand les choses ont le goût de ce qu'elles sont" Curnonsky

Savoir faire, faire faire et faire savoir; les 3 clefs du succès d'Alain Ducasse




Tout le monde connaît Alain Ducasse, le célèbre chef multi-étoilé (3 fois 3 étoiles au Guide Michelin) véritable icône de la  cuisine française. Mais connaissez-vous Alain Ducasse, le grand entrepreneur et maître à penser ? L’erreur serait de ne  s’y intéresser  que trop superficiellement. En effet, si le magazine économique américain « Forbes » l’a classé dans le top 100 des personnes les plus influentes du monde, c’est qu’il y a d’excellentes raisons. Son parcours dégage une très grande richesse d’enseignement et j’aimerai vous livrer ici les 3 points fondamentaux qui l’ont mené au succès.

Alain Ducasse a créé un business model très puissant et cohérent à travers les années. Il a su créer un véritable empire de la cuisine française et une renommée puissante à travers les continents. Dans chacune de ses interviews, il distille des petites pépites qui pourraient servir à n’importe quel entrepreneur ambitieux. J’ai regroupé pour vous les points les plus importants qui forment son leitmotiv.

Savoir faire, faire faire et faire savoir


Le savoir faire : première clée du succès

Le « savoir faire » concerne le développement des compétences. Alain Ducasse part du principe que vous devez commencer par maitriser un savoir faire dans un domaine précis. Il considère qu’être bon est une banalité et que c’est le minimum requis pour pouvoir commencer à imaginer plus grand. Tandis que d’autres se fixe pour objectif d’être bon dans un domaine, lui considère que c’est un simple point de départ. Cela en dit long sur le point de vue qu’il a sur le monde surtout quand on le compare à la médiocrité ambiante. Ceci est dit sans orgueil mais il faut bien avouer que dans notre société, l’excellence s’est faite doublée par l’efficacité et la rentabilité. Je fais également la même constatation dans un domaine qui nous est plus proche : le blogging. J’ai beaucoup lu et je me suis autant formé et j’ai constaté que beaucoup de produits étaient médiocres. Que cela soit dans la forme ou dans le fond beaucoup trop de produits n’atteignent pas la barre du « correct ». Vous devez proposer à vos lecteurs et à vos clients du contenu avec une bonne valeur ajoutée, c’est le minimum syndical.

Faire faire : deuxième clées du succès

Le « faire faire » concerne le fait de savoir former et déléguer. Nous n’avons que deux mains et une vie et ça, Alain Ducasse l’a parfaitement compris. Il lui aurait fallu approximativement 50 vies pour atteindre son niveau actuel s’il n’avait formé aucun chef et s’il n’avait délégué aucun de ses pouvoir. Il emploi aujourd’hui 1400 personnes et possède environs 50 établissements, de la simple sandwicherie au meilleur restaurant du monde. Et vous savez quoi ? Il ne cuisine pour aucun de ces restaurants. Il a formé tous ses chefs et il les a placés dans chacun de ses établissements en s’assurant d’un niveau de qualité très élevé. D’ailleurs Alain Ducasse ne possède pas la plupart de ces restaurant, il est rémunéré en qualité de conseiller. Autrement dit, il fournit un nom, une méthode de travail,  un concept, une carte et une équipe solide à qui il apprend ses méthodes. Alain Ducasse apprend aux meilleurs ce qu’il sait faire de mieux.

Faire savoir : troisième clées du succès

Le « faire savoir » concerne le fait de savoir communiquer. Il y a beaucoup de gens doués dans leur domaine. Malheureusement le fait d’être doué ne suffit pas pour être reconnu. Pire, ceux dont en entend parler le plus ne sont pas forcement les plus doués. Par contre ils sont les meilleurs dans le domaine de la communication et donc du faire savoir. Alain Ducasse se pait le luxe d’être aussi bon dans l’un que dans l’autre. Il est ce que j’appelle « un bon client » pour les médias. C’est un homme charismatique, qui sait s’exprimer devant les caméras et se mettre en scène. Il joue le jeu des médias dans les règles de l’art. Que cela soit pour l’ouverture d’un nouveau restaurant ou pour la publication d’un nouveau livre de cuisine, Alain Ducasse sait parfaitement comment faire parler de lui. Une équipe de responsables de communication et d’attachés de presse lui préparent le terrain et il ne lui reste plus qu’à dérouler son plan de jeu. Savoir communiquer et se mettre en scène n’est pas quelque-chose d’inné, c’est une compétence qui se prépare autant qu’elle s’apprend sur le terrain.

Travailler plus, plus vite et mieux

Désolé mais je vais une fois de plus mettre à mal une des croyances véhiculées par certains best-sellers américains. Vous ne réussirez pas en travaillant seulement 4 heures par semaine. Vous ne réussirez pas si vous ne travaillez pas assez. Et vous ne réussirez pas si vous ne travaillez pas mieux. Alain Ducasse voyage constamment et inaugure de nouveaux projets entre deux vols en avion. Un rythme de vie très rythmé qu’il s’impose depuis des années. Il pourrait s’arrêter de travailler avec ses 45 millions d’euros de chiffres d’affaire annuel. Pourtant il n’arrêterait pour rien au monde car il adore son travail : il vit à travers ses passions. Pour en arriver là, il a consacré une somme importante de travail. Ce que vous devez retenir, c’est qu’avant de jouir de beaucoup de temps libre et d’une forte liberté financière, vous devez bosser dur pour mettre en place les mécanismes de votre succès. Certes vous pourrez automatiser et optimiser plein d’aspects de votre travail mais vous devrez fatalement donner de vous pour faire la différence. Vous devez être là ou les autres ne sont pas, vous devez faire mieux que ce que les autres font et vous devez le faire plus rapidement.

Boycotter ses habitudes pour éviter de régresser

La dernière clef consiste à ne pas s’assoir sur ses acquis. Une fois le succès atteint, il est tentant de vouloir se reposer sur ses lauriers et c’est pourtant le meilleur moyen de chuter. Une fois que vous êtes au sommet de la colline, vous ne pouvez que redescendre. Pour rester en place, vous devez boycotter vos habitudes et développer de nouvelles choses. Vous devez rester en mouvement et être pro-actif. Analysez les nouvelles possibilités qui vous sont offertes et prenez des risques en développant de nouveaux projets. Alain Ducasse défend l’idée que le plus gros risque que vous pourriez prendre une fois un haut niveau atteint, serait de ne plus prendre de risque du tout. L’inaction mène fatalement vers la chute et cela serait un dénouement bien triste après tant d’acharnement pour atteindre votre place au soleil.


Egger Ph.